Pendant que les deux autres palabraient, Yumie entra timidement dans la pièce. Tout était propre et aseptisé et elle n'eut aucun mal à deviner qui travaillait à quel endroit: la première partie de la paillasse reflétait un esprit pratique étonnant tandis que la seconde était couverte d'objets et de notes. La féline eut un petit sourire lorsqu'elle se rendit compte qu'une limite avait été tracée au marqueur indélébile sur les carreaux en céramique. Elle décida de s'approcher, elle n'avait aucune idée de ce à quoi pouvaient servir tous ces objets et cela l'intriguait. Son regard glissait sur la céramique. Une feuille de protocole attira son attention, et la jeune fille se mit à la lire, bien qu'elle ne comprenait pas tout, elle sentit grandir en elle un intérêt pour cet endroit mystérieux et tous ces objets merveilleux dont elle ne connaissait même pas l'utilité. Laissant tomber sa lecture elle se dirigea vers le microscope. Prudemment, elle se pencha sur l'appareil pour l'examiner quand elle ressentit une présence. Elle se releva brusquement et se cogna dans quelque-chose!

-Aïeuh! Mon nez! Ouiiiiin! Yumie-chan, tu es vraiment vilaiiiineuh!
-Rho tais-toi Inami! Tu pourrais pas souffrir en silence pour une fois? Reportant son attention sur la nouvelle venue, il demanda d'un air supérieur: on dirait que notre petit bijou vous intéresse, mademoiselle, et vous avez mille fois raison! Si vous saviez ce qu'on peut découvrir là dessous!

Tout en allumant l'engin, le bonhomme se donnait des airs. Heureux de faire découvrir leur quotidien, les deux scientifiques se relayaient pour expliquer le fonctionnement du microscope à Yumie qui commençait à se prendre au jeu. Enfin, après avoir fait la mise-au-point, la féline put enfin poser son œil sur l’oculaire. Ce qu'elle vit lui tira une grimace d'incompréhension: des petits ronds dans d'autres petits ronds. Qu'est-ce que cela pouvait être? En voyant sa mine décontenancée, Inami, éclata de rire. Yumie s'en sentit un peu vexée: on lui avait vendu du rêve et tout ce qu'elle voyait, elle, c'était des petits ronds bien loin de ce qu'elle avait pu imaginer en écoutant Satochi.

-Qu'est-ce que c'est? S'aventura-t-elle à demander.
-Ce sont des cellules. Répondit Inami encore souriante. Ici, nous essayons d'étudier leur prolifération pour un patient un peu vieux dont certaines cellules sont récalcitrantes...ça serait un peu compliqué à expliquer comme ça, mais, si tu es intéressée, et si Yogi est d'accord, tu pourrais venir ici pendant tes poses, je serai ravie de t'expliquer comment ça marche!
-Et moi? On me demande pas mon avis?

Inami fit la moue.

-Non, on ne te demande pas ton avis. De toutes façons, tu es d'accord non? Alors où est le problème?
-Oui; fit-il, mais...! ...C'est pas une raison! Et puis c'est moi qui devrais lui expliquer les choses pour ne pas qu'elle finisse comme toi!
-Pff, bon alors c'est réglé! ça te plairait?
-Euh, oui, bien sûr! Répondit Yumie, un peu dépassée par les évènements. Si Yogi-sempai est d'accord...!
-marché conclu!

Dans la joie et la bonne humeur se terminait donc cette pause. Yumie avait découvert de nouveaux gens, expérimenté de nouvelles choses et cela lui plaisait vraiment. Bien qu'elle ne puisse pas encore affirmer qu'il s'agissait là d'une bonne ou d'une mauvaise chose, elle se sentait presque à sa place dans ce laboratoire.
Alors qu'elle sortait de la salle pour rejoindre son poste, elle se sentait observée. Elle entendit un bruit au fond du couloir et tourna immédiatement la tête vers sa source mais elle ne vit rien. Cet évènement la mis mal à l'aise mais elle dut bien vite le ranger dans un coin de sa tête pour retourner au travail.[/color][/color]

Epilogue:
Personne n'avait vu Yogi depuis la pause et Yumie était redescendue seule. Inami et Satochi s'étaient quant à eux remis au travail, habitués à ce que leur supérieur vadrouille constamment. Alors que tout le monde vaquait à ses occupation, donc, c'est depuis le sous-sol qu'une forte odeur diffusait. Suivant son chemin, le fumet vint chatouiller les narines de Satochi.

-Tiens, ça sent bizarre...qu'es't'as foiré cette fois Inami?!
-Moi? Rien! Et pis d'abord je sens rien...
-Mais si, ça pue, c'est une infection, on dirait...
-Tu as raison, ça sent...Noooon! Mes bébés!!!

-Ah Yumie-chan, te voilà, est-ce que tu penses que tu pourrais venir avec moi? Tu vas devoir me remplacer, donc y'a des trucs, tu dois savoir les faire!
-C'est ici.
-Ici? Interrogea Yumie
-Ouaip, ici qu'on traite les déchets du labo. C'est aussi notre boulot de passer les poubelles à la javel et  de laver leurs flacons. C'est pour éviter une épidémie qu'ils disent. T'as compris? Alors je vais te montrer comment on fait et quand je serai plus là tu vas devoir le faire toute seule c'est bon?

Yumie opina du chef de manière résolue.

-Bon alors on va commencer par la vaisselle. Comme on a pas de machine, c'est nous qui nous y collons! Tiens, prends ces gants, on sait pas quel genre de cochonnerie y'a dans ces tubes.

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Retrouvez la suite des aventures de Yumie à la demeure familiale!

Dans l'épisode précédent: C'est le dernier jour de travail pour Yumie mais aussi le jour des adieux avec ses amis les scientifiques. Alors que l'heure de la pause arrive pour la dernière fois, notre grande timide se demande si elle aura le courage de monter voir ses nouveaux amis pour leur dire adieu.
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Inami soupira pour la quatrième fois ce matin là.

-Qu'est-ce qu'il y a la peste? Demanda Satoshi, l’œil rivé sur l'objectif. Tu n'arrêtes pas de soupirer en regardant cette pendule.

Son interlocutrice tourna la tête vers lui de son plus bel air blasé.

-La femme-chat va me manquer...
-Hm? Demanda-t-il à moitié attentif.
-Yumie, je veux dire. Elle part aujourd'hui.
-Elle part aujourd'hui? Ah, c'est dommage mais on y peut pas grand chose, non?
-Hmm, ça n'empêche, moi je l'aime bien. Bougonna Inami en croisant les bras d'un air boudeur.

A vrai dire, elle était un peu vexé que son aîné ne partage pas tellement son point de vue.

-Quel sans cœur...! Marmonna-t-elle dans sa barbe.
-Quoi? Moi? Un sans cœur?!
-Exactement! Je croyais qu'on était ses amis! Ça te fait rien de plus jamais la revoir? Agressa Inami, rebaissant au plus vite la tête, pour cacher au plus vite les larmes qui naissaient au coin de ses yeux. Alors qu'elle les essuyait de sa manche, une main amicale se posa sur sa tête et lui ébouriffa les cheveux.

-Qui a dit qu'on n'allait plus jamais la revoir?

Inami releva la tête, le visage empreint d'espoir. Satochi s'apprêtait à proposer d'inviter leur amie commune autour d'un verre le soir même quand Yogi fit irruption dans la pièce.

-Salut tout le monde! Haut les cœurs! J'ai de bonnes nouvelles pour...vous? Qu'ya-t-il Inami-san?
-C'est juste que, Yu-yu-yu, snif, yu-yu-mi, snif snif.
-Yu-yumi-yum? C'est une chanson?  :.pardon?:
-Non, c'est pas vraiment ça...(mais bien essayé).
-Yu-Yum-Yumi snif.
-Mi-yum-yum-yumiiiii? Soudain, Yogi ouvra grand les yeux comme s'il venait d'avoir une révélation.
-Sans cœur vous êtes tous des sans cœur!
-Ah oui! C'était ça que j'étais venu vous dire! Il fit semblant de prendre un air solennel. Chers collègues, à l'occasion du départ de Yumie, je vous propose d'organiser un pot!
-Bonne idée, j'en suis!
-Et toi Inami?
-Évidemment! Je vais faire les courses! On trinquera dans les béchers! T'es génial Yogi!  

C'était l'heure de la pause pour Yumie et le reste de l'entreprise. Tout en montant les marches, la féline s'apprêtait à faire son discours d'adieux à ses collègues. Elle ressassait ses phrases pour trouver la meilleure chose à dire; mais, alors qu'elle était presque arrivée à la dernière marche, le fil de ses pensées fut interrompu par quelque-chose dans l'air qui la fit frissonner. Une masse recroquevillée semblait la dévisager.

Ne voulant montrer aucune once de l'hésitation qui l'habitait (on est ninja ou on l'est pas), Yumie gravit les dernières marches qui la séparaient des labos. La chose ne semblait pas vouloir bouger. Quand Yumie arriva à son niveau, elle put se rendre compte qu'il s'agissait en fait d'une personne et, emportée par la curiosité, la jeune femme ne put s'empêcher de l'examiner de plus près.

-On m'a chargé de vous informer de ceci: l'Hokage requiert votre présence dans son bureau. Rapidement.

Yumie se rembrunit, Tsunade n'avait pas traîné.

-Merci. Fit-elle simplement. Son interlocuteur la salua brièvement d'un signe de tête avant de se détourner, sa blouse flottant derrière lui comme un drapeau spectral.


La féline passa son chemin, toute à ses pensées.

-Bonjour tout le monde! Scanda-t-elle, une fois arrivée aux labos. Mais aucun écho ne lui répondit

-Y'a quelqu'un? Tenta-t-elle, plus timidement en ouvrant la porte de la salle d'expérimentation.
-BOUH!
-AH! Le cœur de la féline fit un bond dans sa poitrine et elle se sentit défaillir. Pourquoi une tête de chat en papier mâché venait-elle de lui heurter le crâne? A présent des petits oiseaux piaillaient et voletaient autour de sa tête.
-Yumie-san? tout va bien? Demanda Yogi, inquiété par les spirales de confusion qui se manifestaient dans les yeux de la féline. Cette dernière réagit en émettant une sorte de râle étrange ce qui poussa Inami à lui sauter à la gorge en pleurant.
-Oh non! On a transformé Yumie en zombie! Oh mon Dieu qu'est-ce qu'on va faire? Ne t'en fais pas, on te trouvera de la viande fraiche, promis! Tiens bon Yumie!


Les deux autres désespérés se demandaient bien où leur jeune collègue pouvait aller chercher tout ça.
Lorsqu'elle reprit peu à peu ses esprits, Yumie était assise sur une paillasse et une lumière intense lui piquait abondamment les yeux. Une grande dame aux cheveux longs et noirs tenait l'objet du démon que Yumie aurait bien envoyé valser plus loin si ce n'était pas sa patronne qui le tenait.

-Ah on dirait bien que notre patiente est revenue à elle. Faites-moi voir vos pupilles? Non, pas de commotion cérébrale. Voyons les réflexes? Le genou de Yumie s'endolorit et sa jambe partit toute seule. Bien, rien de méchant, à priori. Quelques neurones en moins, voilà tout.

-Pardon? Demanda Yumie, sortant soudain de son mutisme.  De quels malheurs parlez-vous?
-Je...moi? Je n'ai jamais parlé de ça! Vous êtes sûre que tout va bien?
-Bah...oui, j'ai juste un peu mal à la tête...mais sinon ça va.

Le regard troublé, la kunoichi et son interlocutrice se dévisagèrent un certain moment, puis la patronne s'écarta et prétexta du travail en retard pour s'éloigner de Yumie qui, elle, était toujours aussi estomaquée.

-Qu'en penses-tu?
-Hein? De quoi?
-Tu n'écoutais pas ou quoi Yumie-san?!
-Non pas vraiment...
-On t'as préparé un pot! Et c'était la pignata que tu t'es pris dans la figure...alors on se disait que pour marquer ton départ, tu pourrais te venger dessus!
-Héhé avec plaisir!

Et c'est ainsi que Yumie truicida sans vergogne une tête de chat en papier mâché, remplie de bonbons et de biscuits. Le pot se poursuivit tout aussi joyeusement et Yumie ne vit pas passer le temps jusqu'à son départ.
A l'heure des adieux elle consola Inami et promit à ses amis de passer les voir régulièrement au laboratoire. Elle en avait presque oublié sa convocation au bureau de l'Hokage, presque. Alors que Yogi la raccompagnait, elle se lança.

-Un homme est venu m'annoncer que l'Hokage me demandait. Je ne le connais pas mais il a l'air mystérieux. Sa blouse à l'air très vieille et elle est toute tâchée...est-ce que vous le connaissez Yogi-sama?

-Ah? Tu as fait la rencontre du fantôme du Labo?

Les poils de Yumie se hérissèrent sur sa peau. 

-Un fantôme?
-Non, ce n'est pas vraiment un fantôme mais il est très discret et on ne le voit quasiment jamais. Il est toujours en train de travailler, c'est à peine s'il trouve le temps de manger, d'où son apparence cadavérique, d'ailleurs. C'est aussi une personne taciturne qui n'aime pas être dérangée, donc si c'est bien lui que tu as vu, il ne devait pas être de bonne humeur.
Yumie hocha la tête, la description semblait bien coller au personnage.
-C'est un employé alors?
-Oui, c'est même un des chefs, si on peut dire ça comme ça, puisque c'est le mari de la patronne.

La discution prit fin comme ils étaient arrivés à la porte. La féline remercia son sempai et franchit l'obstacle le cœur léger. Elle adressa un dernier signe d'adieu à ses collègues avant que sa silhouette ne s'efface au coin d'une rue.


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