Vous arrivez en fin d'après-midi à l'hôtel. Vous ne connaissez ni l'hôtel ni les lieux. Vous avez totalement fait confiance aux organisateurs du voyage mais pour le coup vous doutez. L'hôtel, même s'il semble plutôt bien aménagé, ne vous paraît certainement pas accueillant. Une ambiance froide s'échappe de la forêt l'entourant, ce qui rend le bâtiment encore plus glacial. Prenant tout de même votre courage à deux mains, vous vous décidez à entrer. Votre accueil ne se fait ni mal ni bien et pourtant vous vous sentez mal à l'aise face au personnel de l'établissement. C'est donc dans cet état que vous vous dépêchez de poser vos affaires pour retrouver au plus vite le reste de votre groupe de voyage. Ne serait-ce que pour rejoindre des personnes qui, même si peu familière pour certaines, vous semble au moins sympathiques.

C'est alors que vous regardez encore d'un mauvais œil la forêt que les organisateurs s'avancent vers vous. Vous détachez votre regard des arbres difformes et tortueux pour vous tournez vers eux. Vous ne savez rien de ce qui va suivre et espérez de tout cœur en être informé le plus rapidement possible... même si vous avez la désagréable impression que cela ne vous plaira pas.
   

« Bienvenue à l'hôtel du sanctuaire perdu. »

Le nom vous ne l'aviez pas noté, maintenant vous vous rappelez pourquoi. D'autant plus lorsque celui qui vous le rappel le fait aussi froidement que posé. Ça ne dénotait pas vraiment de l'atmosphère général du lieu, ce qui n'aidait en rien à vous rassurer. Vous vous dites que la brochure, reçue quelques temps plus tôt, n'était peut-être pas un coup de chance. Et encore tout cela n'était rien à côté de ce qu'on venait de vous annoncer. Les activités ludiques, sportives et culturelles proposées se transformaient excursion de l'extrême. Plus glauque qu'extrême pensez-vous sans le dire à voix haute.
   

« Le programme de la nuit sera un test de courage. »

Les tests de courage vous connaissez. L'ambiance actuelle est pourtant loin de vos représentations. Pour une raison quelconque vous ne sentez aucune sécurité dans l'épreuve qui vous attend. L'organisateur est en train de tout expliquer et même si vous suivez attentivement ses paroles, pourtant d'un réflexe vous tournez la tête une nouvelle fois vers la forêt sentant comme un regard brûlant sur votre nuque. D'un geste incertain vous y passez votre main. Ne voyant rien à travers les arbres vous vous reconcentrez sur le discours de l'organisateur.

Il faudra retrouver le bento qui constituera votre repas du lendemain. Un sourire crispé étire difficilement vos lèvres. La tâche ressemblait bien à une épreuve de courage mais vous sentez que si vous ne trouvez pas ce bento vous ne mangerez rien le lendemain. Le référent vous explique que vous devrez aussi résoudre une énigme lors de votre route pour pouvoir continuer d'avancer.

énigme 1:
« Je coule mais je ne me noie pas.
J'ai une gorge mais je ne parle pas.
J'ai un lit mais je ne dors pas. »

énigme 2:
« J'impose l'arrêt.
On me trouve sur terre mais aussi dans l'eau.
Je peux être magique et ne montre jamais mon dos aux inconnus.
Que suis-je? »

Le fait de pouvoir rester bloqué dans ces bois durant un temps indéterminé ne vous tranquillise pas. La seule chose qui vous calme un temps soit peu est le fait que vous ne serez pas seul. Vos yeux parcours les autres participants. Deux choses vous marquent. Comme vous, chacun regarde avec qui il pourrait faire équipe, le même sentiment de crainte ternissant l'éclat de leurs yeux. C'est alors qu'un élément dénote. Vos pupilles se retournent vers l'organisateur. Il vous apprend, de façon toujours aussi calme et sérieuse, que vous devez prendre une photo excentrique dans un manoir abandonné. Le manoir ne vous rassure pas, surtout après avoir vu la seule habitation potable des environs.

Finalement le référent vous tend un petit sachet et vous demande de tirer un morceau de papier à l'intérieur. Après un moment d'hésitation vous plonger tout de même la main dedans pour en sortir un chiffre. L'organisateur vous renseigne alors sur votre partenaire durant l'épreuve qui est nul autre que la personne ayant tirer le même numéro que vous. Puis il vous montre le chemin torturé par lequel votre voyage va commencer...

Le pont n'inspire pas confiance. Il a déjà vu beaucoup de voyageur, qui ont dû s'arrêter en son milieu pour voir l'impressionnante cascade qui plonge derrière lui. Bien que magnifique cette cascade rafraîchit encore plus l'air ambiant que le soleil ne se décide plus à réchauffer. Le bruit assourdissant ne permet que difficilement de communiquer avec les autres ou seulement en criant. Le pire restant certainement le sentiment d'infériorité devant l'immensité du ravin créé par cette cascade déjà bien haute au dessus du chemin. Le tout donnant une sensation d'impuissance dérangeante.

La végétation ayant prit possession du lieu rappelle l'âge plutôt avancé du pont. Plus l'humidité ambiante amenée par la cascade l'édifice est maintenant recouvert d'une certaine couche de mousse rendant plus périlleuse sa traversée. Sans compter les planches manquantes ainsi que quelques parties de la structure rendant le tout instable. Donnant l'impression qu'il s'effondrera au premier pas le foulant. Il faudra prendre une bonne dose de courage avant d'arriver à traverser ce long et imposant ravin.

Etrange de voir un cimetière perdu aussi loin dans la forêt. Étrange et en même temps perturbant, voir angoissant de se dire que la seule compagnie disponibles dans cette forêt sont des morts. Des morts qu'il va falloir côtoyer plus longtemps, comme l'indique la pancarte se trouvant sur le portique.

« Votre bento se trouve ici. »

Ce genre de pancarte, il y en avait d'autre sur le chemin arrivant jusqu'ici. Laquelle indique réellement l'emplacement des bento? Rien n'est moins sûr. Tout piste est bonne à visiter... enfin cet état d'esprit était bien avant de voir le cimetière. D'autant plus qu'un petit brouillard dû à la tombée de la nuit recouvrait le sol empêchant de voir où mettre les pieds. Il va aussi falloir trouver le courage d'y mettre la main pour rechercher, à travers les pierres tombales tordues et légèrement mal agencées, le repas du lendemain...

La grille bien que petite et vielle paraît assez solide pour ne pas être ouverte par la force. Pour passer il faudra une clé. Cela est bien prouvé par le panneau rouillé annonçant une propriété privée. Cependant cette clé est caché quelque part un petit panneau placé à droite de la barrière l'indique. Il rappelle aussi l'énigme posée en début de parcours.

   

« Je coule mais je ne me noie pas.
J'ai une gorge mais je ne parle pas.
J'ai un lit mais je ne dors pas. »

« J'impose l'arrêt.
On me trouve sur terre mais aussi dans l'eau.
Je peux être magique et ne montre jamais mon dos aux inconnus.
Que suis-je? »

Les alentours ne dénote pas du parcours déjà effectué. Des arbres noueux n'ayant pas encore retrouver leur feuillage. Une terre défraîchie avec juste quelques petits tas d'herbe éparses. L'endroit est désertique, les seuls bruits audibles viennent du vent balayant le domaine, qui paraît aussi grand que totalement vide, ainsi que du petit ruisseau qui n'arrivait pas à irriguer correctement la terre.

Le portail l'atmosphère ne changea pas réellement. Une petite brise fit grincer sinistrement le portail laissé un peu ouvert. Le chemin menant au manoir, envahit par la nature, n'est plus réellement visible. Les murs décrépis étaient recouvert de mousse, il était même surprenant qu'ils tiennent encore debout. A l'intérieur le silence ambiant n'était coupé que par le souffle du vent qui par moment faisait grincer des portes, donnant un fond sonore plutôt macabre. Les pièces étaient plus vides les unes que les autres. Seule une grande salle, probablement une salle de bal, avaient encore quelques meubles sous un drap blanc...